samedi 26 novembre 2011

Projet 47 : pour une meilleure information des Japonais en zone irradiée


La CRIIRAD nous a rejoint et nous la remercions pour son soutien, ses équipements, ses conseils, et ses méthodes scientifiques de mesure. Aujourd’hui, afin de poursuivre notre action, nous lançons un appel au monde entier. Nous avons besoin de votre aide et de votre soutien - pour notre futur et pour le vôtre. Rejoignez-nous afin que les gens sur place puissent, en toute connaissance de cause et avec les moyens qui leur sont nécessaires et dont ils ne disposent pas toujours, décider enfin de se protéger, d’évacuer, de migrer.

Depuis le 11 mars 2011, la situation au Japon est grave ; bien sûr, en raison du tremblement de terre et du tsunami ; mais surtout, et comme nul ne l’ignore, à cause du sérieux problème que pose aujourd’hui le désastre de la centrale atomique de Fukushima. Pris entre un désastre naturel et un désastre humain, nous avons attendu qu’en conséquence, le gouvernement mène des actions ambitieuses. Or, ce dernier est hors d’état de fonctionner et totalement hors de contrôle - ce qu’attestent les décisions insensées qu’il prend chaque jour.
Ainsi, et pour prendre un premier exemple, suite à la décision prise par l’agence de sûreté nucléaire du premier ministre, le ministère de l’éducation et de la science a remonté la limite d’exposition aux radiations à 20 millisievert par an. Cette limite concerne aussi bien les adultes que les enfants. En Allemagne, pour établir une comparaison, 20 millisievert par an est la limite d’exposition tolérée pour les travailleurs du nucléaire [1].
Cinq ans après l’accident de Tchernobyl, le gouvernement biélorusse a décidé de donner l’autorisation aux résidents d’évacuer des zones où la radioactivité atteignait 1 millisievert par an. Quant aux zones où étaient mesurés 5 millisievert par an, les résidents en étaient obligatoirement évacués [2] .
Revenons à la situation au Japon. Bien que les enfants soient plus sensibles que les adultes à la radioactivité et après que 1600 mesures ont été effectuées dans des jardins d’enfants, des crèches, des écoles élémentaires ou primaires, les pouvoirs publics ont demandé que les enfants demeurent dans des endroits contaminés. Voilà un second exemple du genre de décisions qui ont été prises au Japon récemment. Si on n’appelle pas cela de la pure folie, comment peut-on qualifier autrement de tels actes ?
Télévision, responsables gouvernementaux, politiciens et universitaires financés par l’industrie nucléaire continuent de dire : « c’est sans danger, c’est sans danger et c’est sans danger ». Ils ajoutent que les informations qui rendent compte de manière alarmiste d’un danger de contamination radioactive sont erronées, que ce sont des rumeurs nuisibles. Des rumeurs nuisibles ? Des informations erronées ? Nous savons pourtant, et sans aucun doute possible, que les radiations sont nocives.
Nous savons aussi, et sans aucun doute possible, que 20 millisievert est un seuil ne permettant pas de protéger la santé et la vie, particulièrement celles des enfants. Qui répand des rumeurs nocives ? Qui répand des informations erronées ? Qui émet chaque jour en continu 154 milliards de becquerels de radiation ?
Pour notre part, nous savons qui. Quant aux responsables gouvernementaux, politiciens, responsables de Tepco, gens de la télévision, universitaires financés par l’industrie nucléaire, qu’ils campent face à un miroir pour savoir qui.
À partir de la quantité totale de radiations dispersées entre le 11 mars et le 11 avril, on peut désormais affirmer, et sans aucun doute possible, que la quantité quotidienne de radiations reçues durant cette période est de l’ordre de 10.000 milliards à 20.000 milliards becquerels [3].
Nous en avons déjà plus qu’assez. Il nous faut maintenant faire face au simple énoncé des faits, nous organiser et prendre les décisions par nous-mêmes.

C’est pourquoi nous venons de créer le Projet 47 : afin que les gens accèdent à la bonne information et prennent conscience de ce qui est véritablement en train de se passer. 47 est le chiffre symbolique qui représente le nombre de départements au Japon. Ce projet ne concerne pas que les Japonais, mais s’adresse aussi à tous ceux qui vivent et continueront de vivre au Japon, à ceux qui, depuis le 11 mars 2011, doivent vivre avec les radiations. Les radiations ne discriminent personne. _ Pour elles, il n’y a ni race, ni nationalité, ni riche, ni pauvre, et elles n’ont certainement pas besoin d’un passeport ni d’un visa pour sortir de ce pays. Nous mesurerons et détecterons par nous-mêmes. Nous mettrons des instruments de mesure à la disposition de ceux qui vivent sur place afin qu’ils mesurent par eux-mêmes, qu’ils prennent connaissance, qu’ils voient l’invisible, qu’ils identifient la situation réelle, et qu’ils prennent la décision la meilleure, pour eux et pour nous tous. Le gouvernement japonais ne le fait pas. Nous, le peuple, nous le ferons.


La CRIIRAD nous a rejoint et nous la remercions pour son soutien, ses équipements, ses conseils, et ses méthodes scientifiques de mesure. Aujourd’hui, afin de poursuivre notre action, nous lançons un appel au monde entier. Nous avons besoin de votre aide et de votre soutien - pour notre futur et pour le vôtre. Rejoignez-nous afin que les gens sur place puissent, en toute connaissance de cause et avec les moyens qui leur sont nécessaires et dont ils ne disposent pas toujours, décider enfin de se protéger, d’évacuer, de migrer.


Wataru Iwata, Projet 47 _Siège de « Project 47 Indicators »
1802-1 Higashiide, Takanecho
Hokuto city, Yamanashi 408-0003
Tel : 0551-46-2359
Mobile : 080-5499-0612
Email : gauge47project@gmail.com
Contact international : 
Tel : 090-6193-0331
Email : wtr.comm@gmail.com
Institut français de recherche sur le Japon contemporain 
UMIFRE 19 CNRS-MAEE
Maison franco-japonaise
3-9-25 Ebisu Shibuya-ku Tokyo 150-0013 Japon
Tél : + 81-3-5421-7641
thierry.ribault@mfj.gr.jp
[1http://www.spiegel.de/wissenschaft/...
[2] Synopsis of legislative efforts and impact study of Belarus : Tetsuji Imanaka (Kyoto University nuclear reactor laboratory) Vladmir P. Matsuco (Belarus Science Academy・Radiation Biology Laboratory) http://www.rri.kyotou.ac.jp/NSRG/Ch...
[3] Nuclear and Industrial Safety Agency http://www.nisa.meti.go.jp/

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