vendredi 25 novembre 2011

Sarkozy Nucléaire Man

Sarkozy brandit le retour des 
«peurs moyenâgeuses»

Le Président n'est pas en campagne... mais c'est à l'accord entre le PS et EE-LV qu'il a répliqué dans un discours très politique, brandissant les pires menaces en cas de réduction du nucléaire.


Un déplacement de campagne sur cette «filière nucléaire dont la France peut être fière». Après un entretien avec des syndicalistes à la centrale EDF du Tricastin (Drôme), Nicolas Sarkozy, sur le chantier de la nouvelle usine d'enrichissement d'uranium d'Areva à Pierrelatte, a eu beau truffer son discours de «C’est mon devoir de président de la République» et de«en tant que chef de l’Etat», son ardent plaidoyer en faveur du nucléaire visait bien à répliquer à l’accord passé entre EELV et le PS. Sans les citer et en invoquant une «sortie du nucléaire» là où une réduction de 25% de la part de nucléaire dans l’électricité produite pour 2025 a été actée, le candidat non officiel a promis les pires maux si ces engagements devaient s’appliquer. «Conséquences dramatiques», «cataclysme», «coup à l’indépendance énergétique de la France», «politique de dépenses massives» ...
Gommant une contestation de longue date, Sarkozy commence par déplorer qu’un «consensus national de plus de soixante-cinq ans, qui réunissait la droite et la gauche» se brise pour des raisons, selon lui,«idéologiques». Même François Mitterrand n’avait pas osé, qui a engagé«la construction de 13 réacteurs» sans «jamais remettre en cause cet héritage». Et de proclamer: «Le nucléaire n’est ni de droite ni de gauche, il est l’intérêt supérieur de la France.»

«L’époque de la bougie»

A la façon du tract UMP qui sera diffusé à plus d’un million d’exemplaires, Sarkozy enchaîne sur la promesse d’EE-LV et du PS de fermer progressivement 24 réacteurs sur 58, en agitant successivement toutes les menaces. Outre le fait de voir «le savoir-faire technologique et les trésors d’intelligence et de recherche de sept décennies inéluctablement perdus», il brandit le «coup très dur» porté «à l’activité et à l’emploi». «Ce sont des pans entiers de notre industrie qui s’écrouleraient», prédit Sarkozy, évaluant à 240000 le nombre d’emplois directs et indirects dans la filière. Nucléaire-35 heures, même tarif: «Pourquoi devrait-on ajouter un nouveau boulet au pied de nos industries?»
La fermeture de 24 réacteurs -qui s’étalerait sur treize ans, jusqu’en 2025-, ce serait aussi un «doublement de la facture d’électricité des ménages» assurée, à en croire le Président, mais aussi «30000 éoliennes» dans le paysage. La note s’alourdit encore: «Qui paiera les 115 milliards d’investissement»?
Sarkozy finit par prononcer le nom de Fukushima mais c’est pour accuser la gauche, encore, de vouloir faire «régresser la sécurité». «Si le nucléaire est dangereux, pourquoi 24 réacteurs? Pourquoi pas les 58? C’est une curieuse conception de la protection des Français: "gardez vos vieilles centrales et n’en construisez pas de nouvelles".»
Dès le départ, avec un hommage appuyé à Georges Besse (promoteur du nucléaire sous De Gaulle), on n’évite pas les caricatures. Sarkozy va jusqu’à enjoindre les antinucléaires à «ne pas revenir à l’époque des peurs moyenâgeuses où on se méfiait du progrès», à «ne pas retourner à l’époque de la bougie» ou du «charbon»...
Pas un discours politique, on vous dit, mais un Président qui «[se doit] d’appeler chacun à ses responsabilités».
Libération Par LAURE EQUY
REVUE PAR "YEN À MARE".


Cette vidéo est un backup d'une vidéo qui a été "mystérieusement" censurée, effacée de YouTube. A croire qu'avec 78350 vues elle était devenue "trop" populaire. L'auteur est playbacklapompe sur YouTube.


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