l'après Fukushima, un scandale apocalyptique !
En toute discrétion, dans nos campagnes, à proximité immédiate des villages ou des villes, des déchets radioactifs extrêmement dangereux ont été disséminés, ou ensevelis méthodiquement, depuis des dizaines années.
Pire encore, ils ont parfois servi à construire des routes, des parkings, et même des logements, des écoles ou des aires de jeu pour les enfants... Sans aucune mise en garde sur les risques encourus !
Car entre 1945 et 2001, la France a exploité 210 mines d'uranium sur son territoire. Elles ont produit 300 millions de tonnes de déchets radioactifs qui ont été abandonnés sans mesure de protection ou de surveillance particulière.
Qui sont les responsables ? Pourquoi ceux qui ont tenté de donner l'alerte n'ont-ils jamais été écoutés ? Pourquoi l'Etat n'a-t-il pas alerté les riverains ? Les populations sont-elles en danger ?
Elise Lucet et l'équipe de Pièces à conviction ont mené l'enquête sur ce scandale, au coeur des campagnes et des villes françaises.
URANIUM: Le scandale de la France contaminée 1/8
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Auvergne, Limousin,
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Haute-Vienne,
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A Saint-Priest (Loire), la mine d'uranium a fermé en 1980. Depuis, des résidus radioactifs sont stockés sur le site, mais d'autres ont servi de matériau de construction, de remblai sur les chemins... Les riverains, inquiets, sont mobilisés. Reportage. (A voir également.)
"Biiiiiiiiiiiip!" D'un coup, le compteur Geiger s'affole; un son aigu, strident. C'est un caillou, échoué sur le bord d'un chemin, qui a fait s'emballer la machine. A 80 centimètres de la pierre, le compteur affiche déjà 15 microsieverts (µSv). Et les chiffres grimpent à mesure que l'on se rapproche: 89, 158, 195... Christian Courbon lance un sifflement de spécialiste: "Ouh la! Ça crache!"
Ça "crache" tellement, d'après ce technicien de la Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité (Criirad), que les 195 µSv mesurés représentent 800 fois le niveau de radioactivité naturelle (0,3 µSv). Traduction: il suffit de tenir ce caillou dans les mains pendant quelques heures pour atteindre la dose maximale annuelle admise par les autorités sanitaires. Pas rassurée, Arlette Maussan, qui se tient à ses côtés, recule d'un pas. "Ne restons pas là", lance la présidente du collectif des Bois noirs, une association de riverains qui se bat, depuis près de trente ans, pour informer la population. Droite comme un "I", sûre de son combat, Arlette raconte: née dans le coin, elle aime sa région et voudrait bien "se promener sans risques" dans le pays qui l'a vu grandir.
URANIUM: Le scandale de la France contaminée 4/8
Auvergne, Limousin,
AREVA refuse en outre de réaliser des échantillonnages permettant de vérifier si des déchets radioactifs sont présents sous les villas. Leur présence est hautement probable dans la mesure où les relevés radiamétriques effectués par la CRIIRAD en 2006 ont montré que la contamination est détectable contre le mur nord de la villa centrale. La présence de ces déchets explique que la concentration en radon 222 dans l’air intérieur de certaines de ces villas (gaz radioactif cancérigène) dépasse très largement les recommandations de l’OMS (100 Bq/m3) et le seuil d’intervention en urgence de 1000 Bq/m3 fixé par la réglementation française pour les Etablissements Recevant du Public. La CRIIRAD a mesuré en effet jusqu’à 5 000 Bq/m3 dans la chambre d’une des villas.
On notera que dans une habitation de même type construite à quelques centaines de mètres, sur un terrain non contaminé, les valeurs sont de 62 et 76 Bq/m3.URANIUM: Le scandale de la France contaminée 5/8
Haute-Vienne,
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