Un agent de sécurité de la centrale nucléaire de Chinon, lors de la visite du ministre de l'Intérieur Claude Guéant, le 6 janvier 2012. (© AFP Alain Jocard)
Equipes cynophiles, Taser pour les gendarmes, nouvelles caméras: le ministre de l'Intérieur Claude Guéant a profité vendredi d'une visite à la centrale nucléaire de Chinon pour annoncer un renforcement des mesures de sécurité dans ces installations.
Un mois après l'incursion très médiatisée de militants de Greenpeace dans deux d'entre elles, début décembre, Claude Guéant, accompagné du président d'EDF Henri Proglio, s'est rendu à la centrale d'Avoine (Indre-et-Loire), près de Chinon. Le 5 décembre dernier, les militants de Greenpeace avaient dû se contenter d'y accrocher une banderole sur la clôture extérieure, tandis que d'autres militants parvenaient à s'introduire dans les centrales de Cruas (Ardèche) et de Nogent-sur-Seine (Aube).
Après une visite des équipements souvent ultramodernes de la gendarmerie, Claude Guéant a annoncé la signature d'un "protocole d'action commune" entre la gendarmerie et EDF pour renforcer la sécurité des centrales et dissuader des actions de type Greenpeace.
"L'objectif est de faire en sorte que la sécurité des installations contre les risques terroristes soit durcie afin que la sûreté des centrales soit elle-même garantie dans des conditions d'efficacité optimale", a déclaré Claude Guéant à la presse.
Des «centaines de millions d'euros» investis
Les pelotons spécialisés de protection de la gendarmerie (PSPG), unités qui assurent depuis 2009 la sécurité des centrales, vont être renforcés. Les quelque 150 km de clôtures que compte le parc nucléaire français vont être vérifiés et renforcés, et le nombre de caméras devrait passer d'environ 300 à 400 par site, a détaillé le directeur de la production nucléaire d'EDF, Dominique Minière.
Les gendarmes vont disposer d'un matériel plus adapté, notamment les controversés pistolets à impulsion électrique, de type Taser, pour les intrusions "non terroristes".
Facture totale: "plusieurs centaines de millions d'euros", selon Dominique Minière.
Un renforcement des sanctions pénales pour les auteurs d'intrusion dans les centrales est également envisagé, a souligné Claude Guéant, rappelant que la justice se prononcera sur le cas des militants de Greenpeace les 20 et 24 janvier prochains.
Dans les prochains mois, "le gouvernement sera très certainement amené à proposer au parlement une aggravation des sanctions", a prévenu le ministre.
Quelles conséquence pour les prix?
Déterminés à exposer les failles dans le système de sécurité des centrales, deux militants de Greenpeace étaient parvenus le 5 décembre à pénétrer dans la centrale de Cruas (Ardèche) et neuf autres dans celle de Nogent-sur-Seine (Aube). D'autres activistes avaient tenté d'entrer sur d'autres sites.
Henri Proglio a pour sa part été interrogé sur les conséquences sur les factures d'électricité des Français, des quelque 10 milliards supplémentaires d'EDF va devoir débourser pour renforcer la sûreté nucléaire de son parc et la sécurité des installations, comme l'y a enjoint l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) dans un rapport remis début janvier.
"Il est clair qu'il y aura une évolution des tarifs qui est progressive, qui sera maîtrisée par les autorités, puisque pour l'instant ces prix sont régulés et vont le rester jusqu'en 2015", a déclaré Henri Proglio à la presse à l'issue d'une visite de la centrale nucléaire de Chinon aux côtés du ministre de l'Intérieur Claude Guéant. "Les tarifs évolueront lentement", a-t-il ajouté.
"On aura un prix de l'électricité qui de toute façon en valeur absolue restera le plus bas, et en valeur relative augmentera beaucoup moins vite que dans les autres pays européens", a-t-il souligné.
(AFP)
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