Enercoop
Est une Société Coopérative d'Intérêt Collectif (SCIC) SA à capital variable, visant le développement des énergies renouvelables en France. Elle a pour activité principale la fourniture d'électricité d'origine renouvelable.
Cette activité s'inscrit dans le contexte de l'ouverture du marché de l'énergie impulsée par Bruxelles, qui a conduit à une séparation des activités de transport (qui restent un monopole public) et de fourniture de l’énergie.
Depuis 2004, les professionnels peuvent librement choisir leur fournisseur d'électricité (environ 4.5 millions de sites concernés). Les particuliers auront également ce droit à partir de juillet 2007.
La forme coopérative d'Enercoop permet de regrouper producteurs et consommateurs afin de garantir une traçabilité commerciale de l'électricité (la traçabilité physique des électrons étant impossible). Ce qui est facturé aux consommateurs est reversé aux producteurs verts de la coopérative.
Enercoop rassemble par ailleurs des professionnels des énergies renouvelables, des associations citoyennes, des collectivités locales, des acteurs de l'économie sociale et solidaire (Enercoop est agréée entreprise solidaire).
Enercoop se démarque des autres fournisseurs à la fois par sa forme coopérative et son offre d'électricité éthique et 100 % verte.
Historique
A l'origine d'Enercoop,
- Un groupe de travail d'une vingtaine d'acteurs issus du monde des énergies renouvelables, des associations citoyennes et de l'économie solidaire : le CLER (Comité de Liaison des Energies Renouvelables), la Compagnie du Vent, Espace Eolien Développement (éoliens), Solagro (biogaz), Hespul (photovoltaïque), le réseau des magasins Biocoop, les associations Agir pour l'Environnement, Greenpeace France, les Amis de la Terre, etc...
- Un objectif ambitieux : agir concrétement pour développer les énergies renouvelables en France et inciter à la maîtrise de l'énergie.
Fin 2005, Enercoop officialise son existence, dépose son nom et obtient le statut de SCIC. Ce statut délivré par la préfecture reconnaît l'utilité sociale et l'intérêt collectif d'Enercoop. Septembre 2006, Enercoop reçoit l'agrément " entreprise solidaire " et commence à livrer ses premiers consommateurs.
Objectifs
Le premier objectif d'Enercoop est de développer la production d'électricité d'origine renouvelable et de favoriser les comportements énergétiques responsables chez les consommateurs.
Pour ce faire, Enercoop vise à rendre les énergies renouvelables plus compétitives en développant leur marché et à inciter à la réduction de consommation.
Développer le marché des énergies renouvelables consiste entre autre à rassembler les consommateurs prêts à se fournir exclusivement auprès de producteurs verts et à favoriser les investissements.
Enercoop souhaite impulser et soutenir des investissements collectifs afin de développer localement de nouveaux moyens de production verts (éolien, biogaz, solaire et hydraulique).
Fonctionnement
Enercoop achète de l'électricité à des producteurs d'électricité renouvelable membres de la coopérative.
L'électricité est acheminée par le réseau public de transport et de distribution, auprès duquel Enercoop s'acquitte d'un droit d'accès proportionnel à son utilisation.
L'électricité est ensuite facturée au consommateur final à un prix incluant le coût de l'énergie et le coût d'accès au réseau.
- Commerce équitable
La commercialisation de l'électricité par Enercoop s'inscrit dans le concept de commerce équitable. L'électricité est achetée aux producteurs au prix juste : différent suivant les filières (hydraulique, éolien, photovoltaïque, biogaz), le prix est fixé pour permettre un retour sur investissement suffisant pour assurer le développement de chaque filière. En payant ce prix juste, le consommateur participe concrètement au développement des énergies renouvelables.
- Décision collective
La SCIC est une nouvelle forme d'entreprise sociale qui s'inscrit dans le courant de l'économie sociale et solidaire et qui permet d'associer celles et ceux qui veulent agirensemble dans un même projet. Dans l'organisation d'Enercoop, producteurs et consommateurs d'électricité ont les mêmes droits. Plus précisément, la coopérative est structurée en 6 collèges : producteurs, consommateurs, salariés, porteurs de projet, partenaires et collectivités locales. Ils sont tous représentés au Conseil d'Administration. Dans chaque collège, les décisions sont prises sur le principe démocratique " une personne = une voix ". Aujourd'hui, Enercoop regroupe plus de 500 sociétaires.
- Utilisation des bénéfices
Les statuts d'Enercoop imposent le réinvestissement de la majeure partie des bénéfices dans des nouveaux moyens de production et des services de maitrise de l'énergie. Le capital détenu par les membres de la coopérative ne peut être rétribué à plus de 4,5%.
Premier bilan
L'année 2006 aura été marquée par le démarrage effectif de l'activité d'Enercoop, le 1er septembre. En moins de trois mois, près de 200 consommateurs ont rejoint Enercoop.
- Consommateurs
200 consommateurs ont déjà souscrit à l'offre 100 % verte d'Enercoop (900 000 kWh annuels environ). Il s'agit d'agriculteurs, de professions libérales, d'associations et de particuliers exerçant une activité professionnelle à domicile.
- Producteurs
8 producteurs produisant plus de 1 000 000 kWh annuels : 1 centrale hydroélectrique, 1 petite éolienne et 6 toits solaires photovoltaïques.
- Sociétaires
530 membres ont rejoint la coopérative, ce qui porte le capital social à 232 000 €
- Subventions
Fondation de France, Conseil régional Île de France, Fondation Macif, Fondation Chèque Déjeuner. Partenariats Convention avec le Conseil Régional d'Île-de France, Convention avec les clubs CIGALEs, Charte éthique des IUT...
- Équipe
Enercoop compte aujourd'hui quatre salariés.
Perspectives
Pour les prochaines années, Enercoop a des perspectives de développement ambitieuses mais néanmoins réalistes. En terme d’usagers, Enercoop a pour objectif d’alimenter en électricité renouvelable début 2009 près de 10 000 consommateurs d'électricité, dont plus de 4000 sur Paris et sa région.
Le nombre de producteurs admis au sein d’Enercoop va augmenter simultanément pour garantir l’équilibre entre énergie " verte " injectée sur le réseau de distribution et quantités soutirées par les usagers de la coopérative.
Site Web
Les avis de consommateurs sur Enercoop
* Dans ce cas précis (Enercoop) la raison d'un changement n'est bien évidemment pas l'économie éventuelle mais bien l'encouragement des énergies renouvelables, puisque le tarif actuel est déjà plus élevé que celui d'EDF.
A titre d'exemple, pour un contrat 6KVA sans heures creuses :
EDF : abonnement de 61,05 € annuel + 0,1311 € le kWh
Enercoop : abonnement de 117 € annuel + 0,1397 € le kWh
* Choisir Enercoop est une action militante, car il y a un surcout d'environ 30% sur la facture. Néanmoins le choix s'est imposé de lui même. Je suis convaincu que nous avons besoin de développer les énergies renouvelables et Enercoop est selon moi le seul acteur qui favorise ce développement.
* Jacques Weber
Assimiler l’initiative d’Enercoop à cette mouvance est pour le moins un raccourci rapide et fâcheux. Ceux qui ont participé à la session énergie et transports de l’Université d’été 2005, à laquelle avait participé l’un des fondateurs de cette coopérative, pourront en témoigner : même si leur accroche comporte des éléments fort contestables (les électrons ne sont ni verts ni rouges), la démarche d’Enercoop est d’une autre nature. Il ne s’agit pas d’une coopérative de production ordinaire mais d’une Société coopérative d’Intérêt collectif (www.scic.coop/). Ce type de coopérative pourrait bien représenter l’une des formes réalisable ici et maintenant, de services publics décentralisés mettant autour d’une même table salariés, collectivités locales et usagers... Une sorte de retour à ce qu’aurait pu/dû être les services publics créés ou conservés, pour ceux qui existaient avant, par la loi de 1946.
Alors, dans cette campagne de défense du service public, ne nous trompons pas d’ennemi, Énercoop et ses membres fondateurs (dont des fondateurs d’Attac...) n’est pas dans le camp des traders, même si son placard publicitaire est un peu commercial.
Nier toute forme d’« utilité sociale » à cette coopérative : au nom de quoi, de qui ? Ce type de jugement à l’emporte-pièce contribue à nous priver d’alliés précieux dans notre défense des services publics (campagne Marchew). La faiblesse des mouvements de défense d’EDF lors du vote de la loi de changement de statut a, on peut le craindre, été accentuée par les divisions qui opposent depuis des dizaines d’années les mouvements « écologistes » et les mouvements « sociaux ».
Alors dénonçons les vrais traders, dénonçons Poweo, dénonçons l’influence grandissante de Powernext, ne nous trompons pas d’adversaires.
À propos d’Énercoop et de l’électricité « verte » (suite)
Pour reprendre une remarque que me faisait au téléphone Benjamin Dessus, l’une des difficultés à laquelle nous nous heurtons sur ces questions énergétiques est qu’il y a des vraies contradictions, des vraies difficultés et que dès que l’on tente de les aborder de face, de les poser sur la table sans à priori, les tenants de telle ou telle « solution » se barricadent dans leurs certitudes et refusent d’entendre quoi que ce soit dans les interrogations de ceux qui sont catalogués « en face ». C’était l’un de mes constats au moment du vote de la loi de changement de statut d’Edf, et je crois que cette attitude a, entre autres raisons, miné la popularité de la défense de ce service public, d’où le « bide » de la mobilisation que j’évoquais précédemment. Mais j’étais ce jour là Boulevard de Bonne nouvelle à distribuer des tracts d’Attac, et c’était fort triste.
Je livre ci-dessous, un peu en vrac, quelques remarques et interrogations qui me semblent devoir être un jour ou l’autre abordées.
Tous les acteurs de la scène énergétique se sont lancés à corps perdu, à des titres divers, dans le « vert » : Edf, Areva (OPA « amicale » sur l’allemand REpower Systems), BP Solar, Total environnement, Poweo, etc. Cette remarque m’avait fait parler en 2004, lors d’une intervention à l’Université d’été d’Attac, de néocapitalisme vert, ce qui avait donné lieu à un échange (fructueux, d’ailleurs) avec Sven Giegold, d’Attac Allemagne. Ce dernier avait souligné certains aspects originaux de l’expérience allemande, qui va bien au delà de planter partout des éoliennes.
Ce qui différencie Énercoop des autres acteurs n’est justement pas le « vert ». Leur propos pose la question des énergies décentralisées, du rôle des collectivités locales (c’est une SCIC), pose la question de la répartition des pouvoirs dans l’entreprise, en y incluant les salariés et les usagers (voir les ambitions historiques des EPIC créés en 1946). Je n’ai aucune raison, compte tenu de la nature de certains des membres fondateurs de la coopérative, de mettre en doute la réalité de ce propos. Et c’est en ce sens là que nous sommes à des années-lumière de la démarche des autres « fournisseurs » qui achètent et vendent des kWh sur Powernext. L’« utilité sociale » d’institutions comme les Scic a été soulignée par de nombreuses personnes, y compris certains qui se sont exprimés sur la liste Marchew [1]. Tout cela ne veut pas dire qu’Énercoop ne souffre pas elle même de contradictions, tenter de les cerner ne passe pas, à mon avis, par un tir de barrage.
Ce qui différencie Énercoop des autres acteurs n’est justement pas le « vert ». Leur propos pose la question des énergies décentralisées, du rôle des collectivités locales (c’est une SCIC), pose la question de la répartition des pouvoirs dans l’entreprise, en y incluant les salariés et les usagers (voir les ambitions historiques des EPIC créés en 1946). Je n’ai aucune raison, compte tenu de la nature de certains des membres fondateurs de la coopérative, de mettre en doute la réalité de ce propos. Et c’est en ce sens là que nous sommes à des années-lumière de la démarche des autres « fournisseurs » qui achètent et vendent des kWh sur Powernext. L’« utilité sociale » d’institutions comme les Scic a été soulignée par de nombreuses personnes, y compris certains qui se sont exprimés sur la liste Marchew [1]. Tout cela ne veut pas dire qu’Énercoop ne souffre pas elle même de contradictions, tenter de les cerner ne passe pas, à mon avis, par un tir de barrage.
Quelques questions, qui peuvent éventuellement fâcher :
Pourquoi EDF a-t-elle quitté la démocratie, bien avant d’être privatisée ?
Pourquoi les syndicats dominants ne dénoncent-ils pas publiquement (n’ont-ils pas dénoncé avant) cet abandon de la démocratie qui était pourtant inscrite dans les statuts initiaux ?
Comment articuler les différents niveaux (local, régional, national, international) d’interventions des acteurs de la scène énergétique (et là je pense être en plein accord avec les remarques de Christiane [2]) ?
Pourquoi Greenpeace (qui n’est pas, elle non plus exempte de contradictions..., mais de l’ordre de 100 000 adhérents en France tout de même, dont de nombreux jeunes) appelle-t-elle à quitter Edf ?
Pourquoi certains maires ou responsables locaux, verts et anti-libéraux, se heurtent-ils trop souvent à Edf (ou maintenant RTE) dès qu’ils tentent de pousser des initiatives au niveau local ?
Pourquoi les défenseurs de la politique centralisée, quand ils sont impliqués dans le combat contre le néolibéralisme, ne dénoncent-ils pas les truquages des calculs du coût réel du nucléaire ; indépendamment du choix de la source, ce qui est une autre question ? Je suis un peu matheux, nous savons très bien qu’avec un petit jeu sur les taux d’actualisation on peut faire dire ce que l’on veut aux chiffres dans le cadre d’investissement à plus de 50 ans... Les cadres d’Edf de la grande époque des services publics étaient passés maîtres dans l’art de ces jeux sur les taux quand ils voulaient pousser ou démolir un projet d’investissement lourd (centrale, barrage hydroélectrique ou autre).
Pourquoi les syndicats dominants ne dénoncent-ils pas publiquement (n’ont-ils pas dénoncé avant) cet abandon de la démocratie qui était pourtant inscrite dans les statuts initiaux ?
Comment articuler les différents niveaux (local, régional, national, international) d’interventions des acteurs de la scène énergétique (et là je pense être en plein accord avec les remarques de Christiane [2]) ?
Pourquoi Greenpeace (qui n’est pas, elle non plus exempte de contradictions..., mais de l’ordre de 100 000 adhérents en France tout de même, dont de nombreux jeunes) appelle-t-elle à quitter Edf ?
Pourquoi certains maires ou responsables locaux, verts et anti-libéraux, se heurtent-ils trop souvent à Edf (ou maintenant RTE) dès qu’ils tentent de pousser des initiatives au niveau local ?
Pourquoi les défenseurs de la politique centralisée, quand ils sont impliqués dans le combat contre le néolibéralisme, ne dénoncent-ils pas les truquages des calculs du coût réel du nucléaire ; indépendamment du choix de la source, ce qui est une autre question ? Je suis un peu matheux, nous savons très bien qu’avec un petit jeu sur les taux d’actualisation on peut faire dire ce que l’on veut aux chiffres dans le cadre d’investissement à plus de 50 ans... Les cadres d’Edf de la grande époque des services publics étaient passés maîtres dans l’art de ces jeux sur les taux quand ils voulaient pousser ou démolir un projet d’investissement lourd (centrale, barrage hydroélectrique ou autre).
À propos du cas de l’Allemagne
La politique énergétique allemande est souvent fortement caricaturée en France. Cette caricature porte sur deux points principaux :
nos voisins sont perçus comme couvrant leur pays d’éoliennes.
les performances de l’Allemagne sont inférieures à celles de la France en ce qui concerne les émissions de gaz à effet de serre.
nos voisins sont perçus comme couvrant leur pays d’éoliennes.
les performances de l’Allemagne sont inférieures à celles de la France en ce qui concerne les émissions de gaz à effet de serre.
Ces deux points, qui sont évidemment fortement reliés, montrent une ignorance de la politique suivie depuis bientôt dix ans par notre voisin, et ce malgré des fluctuations importantes de majorités au Parlement.
L’Allemagne part d’une situation très dégradée
Le système énergétique allemand fait largement appel à des sources fortement émettrices de gaz à effet de serre :
Dans la production électrique la part des centrales au charbon et, pire, au lignite a été longtemps dominante.
Dans les domaines des transports la part de la route est écrasante.
Dans la production électrique la part des centrales au charbon et, pire, au lignite a été longtemps dominante.
Dans les domaines des transports la part de la route est écrasante.
Il n’est donc pas étonnant qu’un pays fortement industrialisé soit, dans de telles conditions, un grand émetteur de gaz à effet de serre, essentiellement du CO2. Dans les années 1990, l’Allemagne émettait pratiquement deux fois plus de CO2 par habitant que la France. Alors que l’émission de CO2 n’a pas varié chez nous depuis cette date, l’Allemagne connaît une diminution de ses émissions (-15% en 2004 par rapport à 1990).
Une politique énergétique globale sur le long terme
Le programme allemand de réduction d’émission des gaz à effet de serre part du constat, qui est applicable chez nous également, que plus de 40% de ces émissions sont liées à la production de chaleur basse température (chauffage des locaux et production d’eau chaude) et plus de 30% sont liées aux transports.
La mesure principale concerne donc la baisse de la consommation énergétique partout où cela est techniquement réalisable. Un second groupe de mesures concerne l’efficacité du système énergétique. Pour citer un exemple, toute production d’électricité par des moyens thermiques produit de la chaleur. Cette chaleur peut être réutilisée pour les besoins de chauffage et de production d’eau chaude (cogénération) au lieu d’être évacuée dans les fleuves ou l’air ambiant. Le troisième groupe de mesures, qui n’aurait aucun sens sans les deux premiers, concerne l’augmentation de la part des énergies renouvelables (tant pour la production d’électricité que de chaleur).
Le premier résultat, visible pour tout voyageur qui traverse le pays, est un changement profond dans les techniques de construction et de rénovation (point le plus problématique) dans le bâtiment. Alors que les dernières normes françaises visent à une consommation de chaleur des bâtiments de 50 kWh/m2/an (200 pour les constructions anciennes), les maisons passives (passive haus) ne dépassent pas 15 kWh/m2/an, avec les mêmes conditions de confort.
Nous sommes loin de la vision centrée sur la seule production d’électricité par des éoliennes.
Ce type de politique suppose une dimension multi-sectorielle, le service énergétique n’est plus simplement chargé de produire, forme d’énergie par forme d’énergie, le plus possible au meilleur coût, il est responsable d’une harmonisation globale des besoins en services énergétiques. Attitude radicalement différente.
La mesure principale concerne donc la baisse de la consommation énergétique partout où cela est techniquement réalisable. Un second groupe de mesures concerne l’efficacité du système énergétique. Pour citer un exemple, toute production d’électricité par des moyens thermiques produit de la chaleur. Cette chaleur peut être réutilisée pour les besoins de chauffage et de production d’eau chaude (cogénération) au lieu d’être évacuée dans les fleuves ou l’air ambiant. Le troisième groupe de mesures, qui n’aurait aucun sens sans les deux premiers, concerne l’augmentation de la part des énergies renouvelables (tant pour la production d’électricité que de chaleur).
Le premier résultat, visible pour tout voyageur qui traverse le pays, est un changement profond dans les techniques de construction et de rénovation (point le plus problématique) dans le bâtiment. Alors que les dernières normes françaises visent à une consommation de chaleur des bâtiments de 50 kWh/m2/an (200 pour les constructions anciennes), les maisons passives (passive haus) ne dépassent pas 15 kWh/m2/an, avec les mêmes conditions de confort.
Nous sommes loin de la vision centrée sur la seule production d’électricité par des éoliennes.
Ce type de politique suppose une dimension multi-sectorielle, le service énergétique n’est plus simplement chargé de produire, forme d’énergie par forme d’énergie, le plus possible au meilleur coût, il est responsable d’une harmonisation globale des besoins en services énergétiques. Attitude radicalement différente.
Une tradition de décentralisation
Lors de la création, en France, des grands établissements de service public - EDF et GDF, en 1946 - l’objectif était de remplacer les secteurs capitalistes par des services publics. Là où existaient des services publics locaux ils ont été maintenus (régies intercommunales). On oublie un peu facilement ce point dans les débats actuels. Il est vrai que ces services ne couvrent que 5% de la consommation électrique, mais ils illustrent bien ce que pourraient être les composantes décentralisées d’un service public de l’énergie. Dans ce type de démarche, la structure des SCIC est une possibilité applicable ici et maintenant.
L’Allemagne est par son histoire un pays décentralisé. Cela ne veut pas dire que toutes les entreprises chargées de services énergétiques soient des services publics, loin de là, mais il y en a, sous forme de coopératives communales, par exemple (voir les exposés de Sven Giegold).
L’intérêt de l’approche décentralisée est dans la structure de la consommation : la majorité des besoins de services énergétiques sont eux même décentralisés et concernent des formes d’énergies différentes (chaleur et électricité, par exemple).
Une illustration négative de ce qui précède : les tours de la Défense sont flanquées de tours auxiliaires de climatisation, chargées de produire du chaud en hiver et du froid en été, à grands renforts de consommation électrique. Tout cela, simplement, pour palier une conception architecturale délirante. Techniquement il est tout à fait pensable de créer des tours à bilan énergétique quasi nul... Il s’en construit une actuellement à... New York. Il est clair que dans le cas de la Défense le problème de la réhabilitation ne va pas être une petite affaire.
L’Allemagne est par son histoire un pays décentralisé. Cela ne veut pas dire que toutes les entreprises chargées de services énergétiques soient des services publics, loin de là, mais il y en a, sous forme de coopératives communales, par exemple (voir les exposés de Sven Giegold).
L’intérêt de l’approche décentralisée est dans la structure de la consommation : la majorité des besoins de services énergétiques sont eux même décentralisés et concernent des formes d’énergies différentes (chaleur et électricité, par exemple).
Une illustration négative de ce qui précède : les tours de la Défense sont flanquées de tours auxiliaires de climatisation, chargées de produire du chaud en hiver et du froid en été, à grands renforts de consommation électrique. Tout cela, simplement, pour palier une conception architecturale délirante. Techniquement il est tout à fait pensable de créer des tours à bilan énergétique quasi nul... Il s’en construit une actuellement à... New York. Il est clair que dans le cas de la Défense le problème de la réhabilitation ne va pas être une petite affaire.
Des objectifs très ambitieux que seule une volonté politique pourra faire aboutir
L’ambition du ministère fédéral de l’environnement, présenté en avril 2007, est de réduire de 40% les émissions de gaz à effet de serre de l’Allemagne à l’horizon 2020. Cette diminution est deux fois plus importante que celle exigée par la Commission européenne. La réalisation de cet objectif passe par des mesures techniques contraignantes et des mesures financières. L’avenir dira si la volonté politique dépassera les intérêts des lobbies divers.
Si l’Allemagne atteint ces objectifs, elle sera plus « vertueuse », en 2020, que la France vis-à-vis de la question climatique, et, surtout, aura profondément transformé ses infrastructures, ce qui est un investissement à long terme.
Si l’Allemagne atteint ces objectifs, elle sera plus « vertueuse », en 2020, que la France vis-à-vis de la question climatique, et, surtout, aura profondément transformé ses infrastructures, ce qui est un investissement à long terme.
N’oublions pas qu’au niveau mondial, la question climatique, la question de l’épuisement des ressources (ce qui vient d’être dit sur l’énergie pourrait être repris sur la question de l’eau) seront déterminantes dans l’évolution de la planète vers une situation de guerre de tous contre tous ou d’un autre monde possible. Ce qui m’inquiète dans la façon dont nous prenons ces questions est que chacun semble défendre ses certitudes. Il n’y a pas de voie toute tracée, les contradictions sont nombreuses, refuser de les aborder est la pire des attitudes.
Jacques Weber
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