jeudi 3 avril 2014

Fukushima : l'eau radioactive est arrivée au large du Canada. Les déchets devraient suivre.

L'eau radioactive en provenance de la centrale nucléaire de Fukushima, est arrivée en février 2014 sur les côtes canadiennes, peu de jours avant la date anniversaire de la catastrophe de Fukushima, le 11 mars 2011


Fukushima : l'eau radioactive est arrivée au large du Canada. Les déchets devraient suivre
Le tsunami du 11 mars 2011 qui a frappé le nord-est du Japon, a donné naissance à un continent de déchets qui se déplace vers la côte Ouest des Etats-Unis.
© PHOTO ARCHIVES AFP


Selon certains scientifiques, les eaux contaminées de Fukushima devaient  atteindre, en 2014, les côtes nord-américaines. Pour d'autres, c'est un véritable continent de déchets potentiellement radioactifs, issus du tsunami du 11 mars 2011, qui est attendu sur la côte ouest des Etats-Unis.

Du césium-134 et du césium-137 au large du Canada
Deux isotopes radioactifs ont bien été découverts en février dernier au large de Vancouver, sur la côte Pacifique du Canada: du césium-134 et du césium-137 en provenance de Fukushima. Selon Radio-Canada, la côte Britanno-Colombienne baigne donc dans un océan qui affiche un faible niveau de radioactivité à la suite du désastre japonais. Pour l'océanographe et chimiste John Smith de l'Institut océanographique de Bedford en Nouvelle-Écosse, le césium-134 relevé au large du Canada, qui a une période de radioactivité d'environ deux ans, porte clairement la marque de la catastrophe de Fukushima. Le césium-137, lui, reste actif pendant une trentaine d'années.


Une carte interactive pour suivre les particules radioactives
Les particules radioactives issues de la pollution provoquée par la catastrophe nucléaire de Fukushima du 11 mars 2011, devraient errer durant une dizaine d'années dans les océans du monde, selon les chercheurs américains du Centre of Excellence for Climate System Science (CECSS) qui ont publié sur internet une étude sur le sujet, en août 2013. Les courants au large du Japon accélèrent la dilution des eaux radioactives, qui perdent donc en concentration radioactive et se dispersent, rapporte l'étude. "Les observateurs de la côte ouest des USA pourront mesurer une augmentation des matières radioactives trois ans après l'événement", estiment les scientifiques qui ont mis en place une carte interactive permettant de visualiser l'évolution d'un produit, quel qu'il soit, porté par les courants marins.



Ce graphique de la NOAA montre les concentrations en césium 137 à la surface des océans (entre 0 et - 200 mètres) en avril 2012 (a), avril 2014 (b), avril 2016 (c) et avril 2021 (d).
© PHOTO NOAA
Selon leurs projections, les premières traces de la pollution radioactive de Fukushima présente dans les eaux de l'océan Pacifique devaient arriver en 2014 aux Etats-Unis. Elles ont donc atteint le nord du Canada. Des tests similaires effectués au large des côtes des Etats américains de Washington, de Californie et d'Hawaii n'auraient détecté à ce jour aucune contamination. Que deviendront les innombrables fuites d'eau contaminées qui s'échappent du site dans l'océan depuis la catastrophe (le 22 juillet dernier, l'opérateur Tepco parlait de 390 tonnes par jour) ? L'étude du CECSS n'aborde pas la question.

Y a-t-il un danger pour la population ?
Pas vraiment, d'après Erik van Sebille, co-auteur de l'étude américaine, qui précise : "Cependant, les habitants de ces côtes ne seront pas affectés par les concentration de matériaux radioactifs car elles resteront en dessous des normes de l'OMS une fois qu'elles quitteront les eaux japonaises". Les scientifiques canadiens confirment : les valeurs relevées, sont bien en dessous des seuils préconisés, ne constitueraient pas de danger pour la santé humaine.

Les déchets du tsunami japonais : le 51ème Etat américain
Selon un article publié par le site "Terra Eco" le 7 novembre 2013, la NOAA (administration américaine de protection des océans) s'attendait, elle, à voir un véritable continent de déchets venu du Japon aborder la côte ouest américaine à la fin de l'année 2013 ou au début 2014. Surnommée le 51e État des Etats-Unis, la plaque de détritus de la taille du Texas, une énorme masse flottante qui ressemble à un amas de rouille, est constituée d'une quantité phénoménale de débris dus au tsunami : véhicules, maisons, pontons, quais entiers... Avec, cadeau, des espèces animales invasives. Trois d'entre elles inquiètent plus particulièrement les chercheurs américains : la moule bleue, l'algue brune connue sous le nom de wakamé, et l'étoile de mer, "Asterias amurensis". Les deux dernières figurent sur la liste des cent espèces exotiques envahissantes parmi les plus néfastes au monde, établie en 2000 par l'Union internationale pour la conservation de la nature.


Les macrodéchets du Tsunami dans le Pacifique nord.

Appel à la population
La NOAA minimise auprès de la population américaine le risque de la radioactivité éventuellement présente dans les débris en provenance du Japon. Elle a néanmoins lancé un appel dès le mois de mai 2012, afin que les promeneurs préviennent les autorités dès qu'ils trouvent un objet rejeté par les flots sur la côte Ouest. Certes, s'il est radioactif, mieux vaut ne pas le prendre, même avec des pincettes. A moins d'être armé d'un compteur Geiger, pour faire auparavant ses propres relevés...

 

D'après les calculs des scientifiques, la contamination de la côte ouest de l'Amérique du nord, devrait atteindre son point culminant vers 2016, mais les prévisions varient considérablement concernant le degré de contamination.

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